Empreinte carbone numérique: interview croisé Thierry LEBOUCQ et Martin DARGENT

Depuis plus de 10 ans, ils ont pris le virage pour agir sur l’empreinte carbone numérique des entreprises qu’ils accompagnent. Ils sont tous 2 passionnés de sobriété et de performance dans le numérique, ils ont des parcours aussi différents qu’inspirants. Thierry LEBOUCQ et Martin DARGENT se sont prêtés au jeu de l’interview croisée pour nous livrer leurs convictions pour mettre ou remettre le numérique au cœur des stratégies bas carbone des entreprises qu’ils accompagnent.

Présentez-nous votre société
Thierry : Greenspector est une société spécialisée dans l’écoconception de services numériques. Nous sommes basés à Nantes, notre équipe est constituée de 15 personnes. Nous sommes une entreprise à mission qui a vocation à accompagner les entreprises à réduire l’impact environnemental de leurs services numériques – web mobile IoT.

Martin : Nous sommes une société qui travaille depuis plus de 10 ans à apporter des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental du numérique avec une spécialisation autour de l’infrastructure et notamment des serveurs physiques et virtuels. On se rend compte aujourd’hui que l’impact du numérique est très important au niveau mondial et qu’il faut être en capacité d’apporter des solutions concrètes pour les services informatiques.

À qui s’adressent vos solutions ?
Thierry : Nos solutions s’adressent aux entreprises qui souhaitent intégrer dans une démarche numérique : une sobriété qui leur permettra de réduire leur impact mais aussi de pouvoir accompagner cette transformation digitale pour aussi mieux servir leurs utilisateurs.

Martin : Nos solutions s’adressent principalement aux services informatiques mais également aux responsables Green IT et aux responsables RSE. Ce qui fait le point commun de nos clients c’est qu’ils disposent de serveurs virtuels, à partir de 50 jusqu’à des milliers et qu’ils ont une réelle volonté à faire progresser le numérique responsable.

“L’impact du numérique est très important au niveau mondial et qu’il faut être en capacité d’apporter des solutions concrètes pour les services informatiques.”

Qui sont vos clients ?
Thierry : Nous travaillons aujourd’hui essentiellement avec des grandes entreprises, des grands groupes qui souhaitent intégrer cette démarche d’écoconception numérique dans la fabrication de leurs services digitaux. Nous travaillons également pour des éditeurs, des entreprises du service public, en France et à l’international.

Martin : Nos solutions s’adressent à tout type et toute taille d’organisation, quel que soit leur domaine d’activité (de la multinationale, à la PME en passant par les organismes publics). Avec plus de 120 clients, nous accompagnons les collectivités, les services privés, les moyennes et grandes entreprises. Nos clients sont soucieux de développer une utilisation de l’informatique au services des enjeux économiques, sociaux et environnementaux de leur organisation sans entraver le développement du numérique nécessaire à leur croissance. Ils plaident très souvent pour un numérique responsable et soutiennent la transition vers une économie bas carbone.

La frugalité doit-elle aujourd’hui être considérée comme superflue par les entreprises ?
Thierry: La frugalité n’est pas superflue puisqu’elle va se traduire par une sobriété dans les services digitaux. On va pouvoir ainsi réduire l’impact de la consommation d’énergie et ressources.  A partir de cette frugalité, on va pouvoir induire des gains intéressants comme une meilleure performance d’usage, une meilleure inclusion. Dès qu’on passe dans un milieu contraint, avec un réseau contraint, un appareil bien occupé (old-tech ou low-tech) on va pouvoir continuer à utiliser, à jouer un service numérique inclusif.

Martin :Non, la frugalité ne doit pas être considérée comme superflue par les entreprises. C’est même une évidence pour 3 bonnes raisons : 1. C’est une source d’économie. 2. C’est une source de performance : en mesurant et en optimisant on est plus efficaces et 3. Avec le réchauffement climatique, nous n’avons pas d’autres choix que d’avancer, d’apporter des solutions et ainsi réduire notre impact environnemental.

“on apporte à nos clients des indicateurs précis et des leviers d’optimisation pour réduire le gaspillage des ressources”

Présentez vos solutions
Thierry : Les solutions que nous mettons en œuvre en termes d’écoconception des services numériques sont des solutions basées sur la mesure. La priorité pour évaluer une situation, c’est de se mesurer. La mesure est le premier point, on va décrire des parcours utilisateurs fonctionnels et on va pouvoir ensuite les détailler afin de les analyser ; l’avantage de Greenspector est qu’il s’agit d’une solution qui se base sur des appareils réels dans des conditions réelles et qui vont permettre de cette façon d’obtenir un point de situation le plus proche possible de la réalité. Et une fois que l’analyse est réalisée, il s’agit de pouvoir améliorer, optimiser ses parcours pour réduire l’impact environnemental.

Martin : Premièrement, avec nos solutions, nous sommes capables de mesurer réellement la consommation des services informatiques au niveau des serveurs physiques et virtuels. Et deuxièmement, on ne s’arrête pas là, on apporte à nos clients des indicateurs précis et des leviers d’optimisation pour réduire le gaspillage des ressources.

Vos projets pour demain ?
Thierry : Demain notre objectif est de cibler beaucoup plus large, nous ciblons beaucoup les grandes organisations qui ont un impact très important sur les services numériques, demain l’objectif c’est un service universel pour toutes les usines digitales pour qu’elles puissent intégrer la mesure au travers d’une offre Saas avec un produit qui est utilisable sans l’assistance de Greenspector.

Martin : Aujourd’hui nous sommes très bons et pertinents sur la mesure des serveurs. Ce que l’on souhaite prochainement, c’est aller encore plus loin. C’est-à-dire mesurer les baies de stockage, mesurer la partie réseau et être en capacité d’avoir une sorte « d’étiquette environnementale » sur le service informatique. Ça c’est l’avenir.

Vos recommandations à destination des équipes digitales et DSI ?
Thierry : Ce que l’on pourrait donner comme conseil pour les équipes si et les services digitaux, c’est de pouvoir intégrer cette dimension d’écoconception au plus tôt dans le processus. Plus tôt on l’a prend en compte, mieux on la gère dans le temps. Si on fixe des exigences de sobriété dans le projet on va pouvoir ainsi se donner des objectifs ; mettre tout le monde autour de ce projet en termes de sobriété et donc faciliter la mise en œuvre derrière avec des outils de mesure comme greenspector pour pouvoir accompagner cette démarche sans qu’elle soit découverte ou alignée sur l’ensemble des objectifs que s’est donné l’équipe.

Martin : Mes recommandations pour les DSI c’est de mettre en place une démarche. Il faut s’outiller pour mesurer. Puisque sans mesure on est incapable d’avancer et de progresser. Une fois en capacité de se mesurer, on est aussi capable de communiquer auprès de ses équipes, de ses clients et des différentes parties prenantes.

Si votre métier était un film ?
Thierry : Si mon métier était un film, je choisirais le film Demain qui pour moi est à la fois une manière de présenter une situation sans détours et de pouvoir l’expliciter. Il propose également des solutions pour pouvoir changer les choses et c’est ce qui est intéressant.

Martin : Difficile à retranscrire sur un film… je dirais « Don’t Look Up ». La fin est tragique mais les mises en garde et les alertes sont des révélateurs de ce que nous vivons à différentes échelles dans nos quotidiens. Ce qui est important, c’est d’observer que le monde est conscient du problème mais que tragiquement aucune action n’est initiée suffisamment tôt pour ne pas  nous mener à notre propre perte. Je pense qu’il est important de chercher et de mettre en place des solutions maintenant pour ne pas arriver à ce point de non retour.

Le mot de la fin ?
Thierry: On voit bien que le numérique consomme beaucoup mais on voit aussi que des solutions à hauteur du gâchis que l’on a créé existent.

Martin : Des solutions existent, elles sont concrètes, maintenant il faut les mettre en œuvre et avancer.

Thierry & Martin, une équation passionnante en faveur du numérique responsable. Suivez-nous et faites de votre entreprise, une entreprise actrice du changement !

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